Un film à voir : Le Géant Egoïste
Attention, ce film est sponsorisé par Kleenex. A la fin du film les applaudissements sont remplacés par des reniflements …
En résumé, ce film peut faire pleurer …
Synopsis « Le Géant Egoïste »
Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux adolescents rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin. Ils commencent à travailler pour lui, collectant toutes sortes de métaux usagés.
Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor, en guerre contre la terre entière, se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger.
L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant égoïste ?
Le Géant Egoïste est le premier long métrage de fiction de Clio Barnard.
Son précédent film, The Arbor, était un documentaire expérimental, qui a remporté un grand succès critique et de nombreux prix lors de sa sortie en 2010. Auparavant, Clio avait créé des œuvres artistiques présentées dans des festivals internationaux et des musées comme la Tate Modern à Londres et le Moma à New York.
Entretien avec Clio Barnard
Quelle est l’origine de ce projet ?
J’avais depuis longtemps l’ambition d’adapter le conte d’Oscar Wilde qui a donné son nom au film,
Le Géant égoïste (The Selfish Giant). Dans ce récit, le géant interdit aux enfants de rentrer dans son jardin, si bien qu’ils n’ont nulle part où jouer. Mais lorsque le géant découvre que, sans leur présence, son jardin se meurt, il laisse les enfants revenir. Il découvre l’amour au moment même où il le perd. Si vous vous ouvrez à l’amour, vous vous ouvrez également à la souffrance. C’est une histoire très forte et profonde, car tout le monde a fait l’expérience de la perte. J’ai vécu 19 ans près de Bradford, là où le film se passe, et j’ai été témoin de l’exclusion d’enfants des parcs des logements sociaux… des marginaux au sein de communautés marginalisées, sans avenir, relégués à la lisière d’une économie décimée et désindustrialisée. Je voulais explorer leur exclusion, mais je n’arrivais pas à intégrer le géant à cette histoire, jusqu’à ce que j’en apprenne davantage sur les casses et leurs propriétaires. Si la majorité de ces chantiers de ferraille fonctionnent selon des règles bien établies afin de réduire le vol de métal, j’ai aussi découvert l’existence de chantiers plus modestes, moins régulés, et me suis interrogée sur l’ambiguïté de leurs propriétaires. Ces personnes offrent-elles des opportunités aux jeunes, ou cherchent-elles au contraire à les exploiter ? J’ai alors trouvé mon géant, que j’ai surnommé « Kitten » (« Chaton »).